Avoir une idée, c’est bien. Lui donner vie, c’est encore mieux. Pour notre dernière Underground Session, sur le rooftop de WeWork La Fayette, nous avons réuni un panel d’entrepreneurs qui ont su sauter le pas et concrétiser leur rêve le plus fou.
Rencontre avec Coralie Marabelle, qui a fondé la marque éponyme après avoir travaillé comme styliste chez les plus grands ; Noélie Balez, co-fondatrice de Pampa Paris, un site de vente en ligne de fleurs vraiment uniques ; Maiana Bertola, co-fondatrice de Edie et Watson, la marque de lunettes anti lumière bleue ; Lucie Basch, l’ingénieure qui a lancé son appli Too Good To Go pour lutter contre le gaspillage alimentaire ; et Youri Jedlinski, business developer chez BpiFrance en charge des start-up.
Du rêve à la réalité
Tout commence par une idée… ou une opportunité. Pour Maiana, c’est un voyage au Japon : elle y découvre les verres qui protègent de la lumière bleue de nos écrans et réalise qu’il y a une vraie demande en France pour ce type de produit. Pour la plupart de nos experts, s’il faut évidemment passer par une étude de marché et réfléchir au financement, il faut aussi savoir se jeter à l’eau sans trop attendre. Maiana et Anne-Flore ont appris à faire des lunettes et testé quelques clients cibles sur deux mois avant de lancer leur marque Edie et Watson.
Même son de cloche pour Lucie qui conseille de foncer si on a une idée qui tient plus ou moins la route, et en laquelle on croit à 100 %.
Confrontée au problème du gaspillage alimentaire dans son travail, elle trouve une solution innovante en passant devant une boulangerie à l’heure de la fermeture. Elle convainc sa boulangère de lui vendre le pain qu’elle s’apprêtait à jeter et comprend qu’elle tient une idée. Son conseil ? Allez-y ! Elle insiste sur l’importance du bêta-testing qui permet d’améliorer progressivement son idée, en fonction des commentaires. Pour elle, si elle avait attendu d’atteindre la perfection, elle n’aurait jamais lancé Too Good To Go – qui a depuis été téléchargée plus de 350 000 fois, aidant les commerçants à trouver des consommateurs intéressés par leurs invendus.
Noélie et son associée ont, elles aussi, fait le pari d’un lancement rapide et du bêta-testing. Fruit d’une rencontre fortuite un soir de festival, Pampa Paris a permis à ces deux passionnées des fleurs un peu geeks de donner vie à leur rêve de reconversion. Elles commencent doucement, en achetant des bouquets à des fleuristes triés sur le volet et en contactant quelques grandes marques au culot, avant de faire une formation de fleuriste et de proposer leurs propres créations.
Coralie évolue dans une industrie où la concurrence est sévère avec des dizaines de nouvelles marques lancées chaque année. Cette créatrice de mode a choisi de prendre le temps de se former (école de commerce pour le côté business puis formation au stylisme) et de travailler pour les plus grands. Après avoir fait mouche chez Hermès ou McQueen, elle remporte le prestigieux prix du festival de Hyères et lance sa propre marque.
Le financement
Ça y est, votre business plan est ficelé et vous vous sentez prêt à vous lancer. Reste une question essentielle : le financement. Mais pour partir à la conquête des investisseurs privés ou de lancer une campagne de crowdfunding, Youri affirme qu’il faut appartenir à un groupe d’entrepreneurs bien précis. Dans son travail à la BPI (banque publique d’investissement), il reçoit de nombreux dossiers de candidature et les classe en deux catégories : ceux qui remarquent un manque et viennent pitcher une solution/un produit et ceux qui pitchent une vision, pas un produit. Pour lui aucun doute : les start-ups qui réussiront (et sauront séduire les investisseurs) sont celles qui apportent une solution concrète à un problème ou un manque.
Pampa Paris, justement, entend combler un manque sur le marché de la fleur avec une offre originale en ligne. Pour les deux associées, la levée de fonds est rapidement devenue nécessaire pour donner vie à leur vision : aller plus loin et créer un plus gros impact. Et pour ça il faut pouvoir embaucher un commercial pour la demande entreprise, des fleuristes en cas de grosse commande, etc.
C’est en établissant une liste précise de leurs besoins qu’elles ont pu pitcher leurs idées auprès de plusieurs organismes et investisseurs, et récolté la somme souhaitée.
L’importance de la communauté
Là aussi, tous nos experts sont d’accord : votre idée ne survivra pas sans une communauté de fans à vos côtés.
C’est d’ailleurs le conseil numéro 1 que Youri donne aux entrepreneurs. Pour lui, une start-up est condamnée à l’échec si elle n’est pas en croissance permanente – ce qui est impossible sans un client convaincu par votre produit ou service au point de le recommander et de le vendre pour vous. Inutile d’avoir des milliers de likes sur les réseaux sociaux si vous ne misez pas sur cette communauté.
Lucie sait que le succès a été très rapide parce qu’elle a su répondre à un manque indéniable et proposer une solution efficace à des citoyens de plus en plus concernés par la question du gaspillage alimentaire. La presse s’empare de son projet et chaque nouvel article s’accompagne de milliers de téléchargements de son appli. Mais la vraie force de Too Good To Go, c’est la communauté de fans qui croient dur comme fer à ce projet et partagent régulièrement leurs commentaires. Lucie organise régulièrement des apéros pour aller à la rencontre de cette communauté in real life et renforcer leur intérêt pour son service.
Edie et Watson a très bien compris l’importance de cette communauté et opte pour des pop-ups et des événements en petit comité pour renforcer les liens. Au programme ? Invitation à dîner autour d’un thème chez l’un des membres de l’équipe ou organisation de pop-ups décalés comme Blanco. L’idée ? Un pop-up tout blanc où chacun peut venir faire des dessins, écrire, etc. pour rendre hommage à l’une des valeurs fortes de la marque : « Exprimez votre créativité ». Et séduire des clients toujours plus nombreux.
De l’idée à la réalité, il n’y a souvent qu’un pas… Et nous serions ravis de vous aider à vous lancer.
Pour en savoir plus, écoutez l’intégralité de notre Underground Session. Au programme : la galère de la Saint-Valentin de Noélie et le pop-up de rêve de chacun de nos participants.
Merci au Cactus Club, au Pop-up de Stella, à Yumi, Maison Sassy, Merci Pour l'Adresseet Wild and the Moon d'avoir rempli nos goodie bags et à WeWork de nous avoir accueillis.